Pourquoi MMF-Pro ?
Loïc : Mon père travaillait dans la distribution de produits photo et rêvait de créer une entreprise. Il s’occupait déjà de la marque américaine de presses à chaud McDonald et le fabricant de flashs allemand Multiblitz cherchait un nouveau distributeur dynamique. En 1984, ils ont eu l’idée de s’associer et, avec ma mère, ont donné naissance à McDonald Multiblitz France, détenu à parts égales par ces trois acteurs et dont l’activité consistait à distribuer ces produits en France.
Décrocher le téléphone et se présenter par « McDonald Multiblitz France, bonjour ! » est vite devenu inconfortable. D’où l’acronyme MMF qui est devenu MMF-Pro lorsque nous avons acquis notre nom de domaine.
Ce nom a dû entraîner quelques situations amusantes. Comment se sont passés les débuts ?
Loïc : Effectivement, le nom de la société nous a fait vivre quelques anecdotes ! Nous recevions par exemple des courriers de clients qui se plaignaient du service ou de débits de carte bancaire erronés de la part de la célèbre chaîne de restauration... Notre partenaire McDonald s’est arrêté vers la fin des années 80. En revanche, les flashs Multiblitz ont connu une ascension fulgurante. Intégrer le générateur dans la tête des flashs était très innovant et la fabrication en Allemagne, un gage de qualité. Même les boîtes à lumières étaient cousues à la main à l’usine de Cologne ! En France, Multiblitz est devenu le leader en volume des flashs de studio et un moteur de MMF-Pro. La réussite de l’entreprise vient également des autres marques qui ont rapidement intégré notre catalogue. Il y a eu les batteries américaines Quantum Instruments, puis les systèmes d’éclairage Hedler, les accessoires de photo sous-marine Ewa-marine, etc.
Quand cette entreprise familiale est-elle devenue celle de trois hommes, Francis Ballenghein et vous deux ?
Alain : Francis était déjà associé aux parents de Loïc quand, en 1986, j’ai contacté MMF-Pro pour faire un stage de fin d’études. J’étais titulaire d’un BTS construction mécanique que j’ai prolongé par une formation commerciale. Je m’intéressais à la photographie (en lisant Chasseur d’Images pour utiliser au mieux mon Minolta X500) et je faisais le tour des sociétés d’éclairage. J’ai atterri chez MMF-Pro en plein déménagement de Montrouge à Pantin. Je suis resté trois mois, c’était super intéressant et formateur. La vraie vie après l’école !
Début 1988, après mon service militaire, je suis revenu discuter avec Francis qui n’avait pas de poste mais qui a proposé de m’embaucher. J’ai commencé en bas de l’échelle comme commercial, suivi et relation client avec beaucoup d’envie et de motivation, tout en m’intéressant aux produits que je testais le week-end. Avec les moyens de communication de l’époque – pub en presse spécialisée, mailing postal, démonstration au showroom et salons – nous avons fait connaître nos produits. Mes outils étaient le téléphone, un peu le minitel avant le fax et enfin les e-mails qui ont changé notre vie.
Lorsque il y a eu une nouvelle répartition des actionnaires, on m’a proposé d’acheter 15% des parts. Ce que j’ai fait sans trop me poser de questions et qui m’a lié à cette équipe pour de nombreuses années depuis.
Loïc : Moi, je faisais des études pour être prothésiste dentaire et je n’avais pas du tout prévu d’intégrer l’entreprise familiale ! Au décès de mon père en 86 suivi de celui de ma mère en 87, j’ai néanmoins décidé de poursuivre leur rêve. J’ai commencé par travailler au stock puis je suis devenu co-gérant de MMF-Pro avec Francis jusqu’à son départ à la retraite en 2015. Multiblitz a été d’un grand soutien dans ce projet. L’entreprise allemande avait une vision très familiale et je ne sais pas si les choses se passeraient de la même manière aujourd’hui.
Il est vrai qu’au delà des marques fortes qui vous ont portés, l’histoire de MMF-Pro est avant tout une aventure humaine…
Loïc : Les premières années n’ont pas été faciles. Les chiffres étaient moyens mais en progression constante, et nous y croyions très fort ! Si Multiblitz a été une marque très importante pour MMF-Pro, son directeur export Alfred Mobertz a aussi été quelqu’un de fédérateur et un grand soutien. C’est notamment grâce à lui que nous avons rencontré Lastolite à la Photokina 1996. La société avait déjà inventé le réflecteur pliant mais n’avait pas encore la renommée qu’elle a eu par la suite. Le courant est bien passé, nous avions le même état d’esprit et nous avons distribué leurs produits pendant 17 ans. Lastolite a été une marque aussi importante que Multiblitz dans notre histoire.
Alain : C’est aussi grâce à Lastolite que nous avons rencontré Perrine. Quand Sean Henry a repris l’entreprise de ses parents et s’est attaqué à de nouveaux marchés BtoB avec le concept Cubelite, il nous a aidé à créer un nouveau poste de chef produit. Perrine a fait des salons, développé le marché et quand Lastolite a décidé de changer de distributeur suite à son rachat, elle est restée avec nous. Elle a évolué vers plus de compétences majeures, sur le nouveau site Internet notamment, et est devenue une personne clé au cœur des process de MMF-Pro.
Quelles sont les autres personnes qui ont fait l’histoire de MMF-Pro ?
Loïc : En quarante années, nous avons eu la chance d’avoir des collaboratrices et collaborateurs fidèles et impliqués. Je pense en particulier à Caroline, Jessica, Bastien, Bernard et Jérôme qui ont apporté chacun à leur manière une pierre à notre édifice.
Alain : Thierry Martin, qui nous a rejoint en 2006 après avoir été directeur de Manfrotto France, nous a aidé, assisté de Caroline, à structurer la distribution en établissant un réseau de revendeurs partout en France. Nous travaillions déjà avec Phox et Thierry a mis en place notre collaboration avec la SCAN et les sites Internet français. Cette organisation solide a sans doute aussi rassuré madame Vera Kaiser qui nous a confié la distribution de ses produits à partir de 2007. Kaiser est toujours une marque très importante pour MMF-Pro.
L’arrivée de Julien en 2001 a aussi été une étape importante en nous permettant d’intégrer notre propre SAV. Il répare désormais toutes les marques que nous distribuons. Romain qui est très calé sur les nouvelles marques d’éclairage ou systèmes d’impression et Émeric qui gère les stocks et prépare les commandes sont aussi les forces vives qui font MMF-Pro aujourd’hui.
Ces 40 ans n’ont pas été un long fleuve tranquille, qu’est-ce qui fait selon vous votre force aujourd’hui ?
Loïc : Après une dizaine d’années d’euphorie, de 2002 à 2012 environ, nous avons dû faire face à plusieurs départs. Cela a été l’occasion d’une transition salutaire pour revenir à notre métier principal de grossiste et distributeur, de consolider les relations avec notre réseau et de faire des investissements pour faire entrer des marques fortes comme Westcott ou Godox en plus de Permajet, Cambo, Rotatrim, BD ou Epson qui nous avaient déjà rejoints. Je pense aussi que notre soutien auprès des organisations professionnelles est une composante importante de notre personnalité.
Alain : Depuis nos débuts, nous avons accompagnés les photographes dans le domaine de la photo de famille, du scolaire et de tout ce que l’on appelle la photographie sociale. Ce sont des valeurs dans lesquelles nous nous reconnaissons. Nous avons également toujours cherché à entretenir une relation proche avec nos clients par nos conseils et notre disponibilité mais aussi par notre offre de produits que nous avons toujours vus comme des outils de travail avant tout, en n’oubliant jamais que le meilleur produit n’est rien sans les personnes qui le distribuent. Enfin, ayant travaillé avec l’argentique avant le numérique, le tungstène avant la led, le franc avant l’euro, le fax et le catalogue papier avant Internet, nous avons une capacité d’adaptation sans faille !
Vous fédérez aussi vos clients autour d’événements. Quels sont vos plus beaux souvenirs chez MMF-Pro ?
Loïc : Il existe des centaines d’anecdotes de ces 40 ans d’aventure. Mais un souvenir se détache en particulier, celui de la rencontre avec Margaret et Martin Henry, fondateurs et propriétaires de Lastolite. C’était lors d’une soirée Multiblitz à la Photokina 1996. Nous étions tous à la même table et lorsque l’orchestre de jazz a commencé à jouer, Margaret n’a pu s’empêcher de pousser la chansonnette. Cette soirée allait sceller 17 ans de très bonnes relations commerciales mais surtout humaines.
Alain : Dans le monde d’avant (2020 !), il y avait les voyages pour les salons internationaux comme la traditionnelle Photokina à Cologne ou WPPI à Las Vegas où nous allions à la rencontre des fabricants du monde entier pour les convaincre de travailler avec nous. Ces voyages étaient forcément accompagnés de moments festifs aussi en dehors. Le salon de la photo et les congrès des groupements de magasins ou de photographes auxquels nous participions à travers l’hexagone font également partie de nos bons souvenirs, comme les fêtes que nous avons organisées pour chacune de nos décennies et parfois d’autres improvisées sur notre parking l’été avec nos fidèles clients et amis ! Il n’y a donc pas un souvenir en particulier, mais une certaine satisfaction de porter une équipe et de satisfaire nos clients dans une entreprise où chaque jour est nouveau. Parmi nos clients, fournisseurs et confrères, certains sont devenus des amis.
Restons en contact pour la suite de l’aventure ... 40 ans n’est ce pas le plus bel âge ?
Interview réalisée par Pascale Brites
> Communiqué de Presse - 40 ans MMF-Pro
Photo de la team : Direction artistique, mise en scène et photo par Thomas Vollaire
L'histoire de MMF-Pro racontée par Loïc Blevenec et Alain Quintin
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